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  • Faut-il encore organiser des élections au Togo? Chaque scrutin se déroule invariablement selon le même scénario, depuis «l'ouverture démocratique» concédée au début des années 1990 par un pouvoir qui n'a jamais cessé d'être autocratique. Tricherie à grande échelle, vaines protestations d'opposants, manifestations réprimées par l'armée... La dernière présidentielle, le 4 mars, n'a pas dérogé à la règle.

    Faure Gnassingbé, 43 ans, fils du général-président Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé pendant 38 ans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, l'a officiellement emporté avec 60,92 % des voix. Seul problème: Jean-Pierre Fabre, principal candidat de l'opposition, revendique entre 75 et 80 % des voix.

    Le fils Eyadéma va rempiler en toute quiétude pour un second mandat. Il s'était déjà fait élire avec 60,15% des voix, à l'issue d'un scrutin tout aussi contesté, en avril 2005, deux mois après la mort de son père. L'armée avait tiré sur les manifestants, à Lomé et dans plusieurs villes, faisant entre 400 et 500 morts, selon les Nations unies. De quoi refroidir les ardeurs des actuels opposants, pourtant décidés à «se battre» contre cet énième vol électoral. Leur manifestation, prévue pour ce mardi, a été interdite lundi. S'ils défilent, c'est à leurs risques et périls.

    Le fils du général Eyadéma s'est employé, ces cinq dernières années, à asseoir son pouvoir. En avril 2009, il a fait arrêter et jeter en prison deux de ses demi-frères, Kpatcha et Essolizam, accusés mais pas jugés pour une tentative de coup d'Etat. Avant sa réélection, Faure a multiplié les manœuvres pour évincer ses rivaux. La candidature de Kofi Yamgnane, ancien maire socialiste du village breton de Saint-Coulitz, en France, a été invalidée un mois avant le scrutin pour une question de détail concernant sa date de naissance.

    L'opposition s'est auto-proclamée gagnante, dès le 5 mars, avant de dénoncer le bourrage des urnes et l'annonce de résultats sans possibilités de recoupements. Le tout, sous les yeux de 130 observateurs de l'Union européenne (UE), qui se sont bornés à constater que «l'élection s'est déroulée dans le calme, en dépit d'un cadre non consensuel». Faure, qui n'a que 43 ans, ferait sans doute des économies en supprimant les élections une fois pour toutes, au lieu de se faire plébisciter tous les cinq ans, pendant des décennies. Neuf millions d'euros ont été déboursés par l'UE pour organiser cette nouvelle farce électorale, sur laquelle la France ne s'est pas encore prononcée.


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    Comme vous l'avez certainement remarqué, le commerce équitable est devenu un concept très tendance que les grandes enseignes commencent à exploiter de plus en plus. Cependant, comme je viens de le dire, pour ces grandes entreprises, le commerce équitable est davantage un concept qui fait vendre qu'une réelle prise de position en faveur du respect de l'Homme. Comme il vous le sera expliqué dans cet article, il est donc nécessaire de ne pas faire confiance les yeux fermé à tous ceux qui se disent équitables. Le message que j'aimerais donc vous délivrer et que le véritable commerce équitable demande un réel engagement et une attention permanente. C'est pourquoi, pour respecter toutes les règles, il n'est pas possible de gérer une trop grande structure à la fois. Le commerce équitable à grande échelle risque donc avant tout de rester avant tout du commerce à grande échelle au détriment de sa part d'équitable.

    Requins équitables ?

    Max Havelaar n’est qu’un « label », une étiquette garantissant que l’association a vérifié que le produit a été acheté à un certain prix au producteur. Max Havelaar n’achète, ne vend rien. Ce sont les entreprises agroalimentaires qui achètent les produits équitables aux coopératives. Et comme un même importateur peut acheter à la même coopérative de producteurs une part équitable et une part non-équitable de production (la part équitable peut ne représenter que 10 % de la production d’une coopérative). On imagine alors toutes les dérives qui peuvent en écouler.

    Outre l’achat, les circuits de transport, de mise en conditionnement, de torréfaction des produits sont donc souvent les circuits classiques.

    Comme Max Havelaar décerne ses labels sans toujours réellement se donner les moyens de contrôler la réalité du terrain (tout en se faisant payer pour ce label par les producteurs !), on trouve de tout parmi les coopératives labellisées et donc aussi des producteurs malhonnêtes qui mettent leurs exploitants dans des situatiins proches de l'esclavage.

    Heureusement, il y a aussi des coopératives qui respectent le principe de redistribuer au producteur, de mettre en place des meilleures conditions de travail, de construire des écoles, tout ce qui est mis en avant dans le commerce équitable. Mais comment contrôler de loin ce qui se passe réellement ? Des rapports peuvent être truqués, des visites préparées pour que le contrôleur qui passe en coup de vent dans une coopérative n’y voie que ce qu’on veut lui montrer. Rien ne pourrait remplacer le contrôle de la population elle-même. Et c’est bien la limite du commerce équitable, quelle que soit la sincérité de ses initiateurs.

    Débat dans le monde de l’équitable

    Il est vrai que certaines associations du commerce équitable sont les premières à dénoncer ces dérapages, et à dénoncer l’hypocrisie des grandes compagnies qui prétendent faire de l’équitable alors qu’elles sont les premières responsables du commerce « inéquitable ». Pour ces associations, la solution serait un commerce équitable où les acteurs du monde associatif gèrent l’achat et la distribution des produits, dans des boutiques spécialisées.

    Mais l’association Max Havelaar n’a pas tort quand elle pointe que, pour faire de l’équitable en grand pour des millions de producteurs en touchant des millions de consommateurs dans le monde d’aujourd’hui, il faut passer par les grandes filières de commercialisation.

    Artisans du Monde reconnaît par ailleurs les limites de leur intervention. En effet, ils admettent que leurs ateliers sont souvent soumis aux mêmes dictats de l'économie que toute autre entreprise. Par exemple, l'obligation de ne proposer que des produits de qualité les obligent à exclure voire à licencier les producteurs les moins performants. Le travail à domicile payé à la pièce est fréquent. De plus, comme leur capacité d'écoulement est limitée, ils ne peuvent employer personne à temps plein, ils ne représentent donc qu'une activité d'appoint pour ces gens et pas forcément celle qui rapport le plus. Certes, les situations sont diverses et, dans d’autres ateliers, les conditions de travail et de rémunération des producteurs sont meilleures. Reste que le bilan qu’Artisans du Monde présente de son action est bien mitigé.


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  • La mondialisation et l’économie de la cohésion sociale - La mondialisation est entamée depuis un bon nombre d’années, mais ce n’est qu’au 21ème siècle que nous commençons à en véritablement saisir les conséquences néfastes, les externalités négatives comme diraient les économistes.

    De la mondialisation nous pouvons dire qu’elle a apporté « une hausse du niveau de vie global des populations de la planète ». A l’occident de par la baisse du coût de la vie par l’importation de biens manufacturés profitant des faibles salaires du monde en développement. Dans le « reste du monde » par l’investissement des capitaux occidentaux et l’ouverture aux marchés d’hyperconsommation que sont l’Europe et l’Amérique du Nord aux économies en développement.

    La hausse des niveaux de vie s’accompagnant également dans les pays riches d’une baisse soutenue du revenu des travailleurs non qualifié puisqu’étant eux même en compétition directe avec les pays à bas salaire d’où la naissance de cette nouvelle classe sociale appelée travailleurs pauvres. Cette baisse des revenus est peut-être un mal nécessaire, mais il n’en reste pas moins un mal à guérir faudrait-il le rappeler aux démocraties modernes. Bien sûr, on nous prétextera milles raisons de ne pas appliquer une redistribution, allant jusqu’à faire croire que la redistribution est la cause de tous les maux. Ne confondons pas les politiques de redistribution avec la redistribution. Les politiques de redistribution peuvent être inefficaces, mais la redistribution correctement faite est économiquement viable et souhaitable. Elle est souhaitable également parce qu’elle crée cette cohésion sociale qui, par le biais de la paix sociale, rend l’économie si dynamique et innovante. La mondialisation a apporté des avantages, mais maintenant que nous connaissons ses inconvénients il faudra réaffirmer le rôle de la protection sociale des classes lésées par la mondialisation tout simplement parce que ce sont elles qui paient désormais la hausse des niveaux de vie de la classe moyenne et des classes de riches.

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  • A la lumière du livre « A la rencontre du Togo » de Jean de Menthon, (éditions l'Harmattan), lecture éclairée par une expérience du terrain, nous nous permettons aujourd’hui l’autopsie d’une économie faite de hasards et de bricolages : l’économie togolaise dans laquelle tous les modèles furent copiés avec plus ou moins d’insuccès. Des plans quinquennaux à la chinoise (sans aucune provision budgétaire certaine) au modèle coopératif israélien (par effet de mode et opportunisme), un point commun caractérise toutes ces étapes : l’absence de perspectives à long terme et, tout comme pour la politique, absence de base idéologique ou théorique.

    Voici quelques exemples de ces erreurs de gestions...

    La verte révolution

    Le Togo est encore en majorité rural: les deux tiers des habitants vivent toujours de la terre. C'est pourquoi, à partir de mars 1977, Eyadèma avait donné le coup d'envoi de sa "révolution verte" pour développer la production agricole. L'objectif était de moderniser l'agriculture et d'arriver à l'autosuffisance alimentaire dans les cinq ans. Quinze ans après, en 1992, cet objectif n'est toujours pas atteint.

    La révolution verte impliquait une transformation des techniques de culture. le Président-révolutionnaire se laissa convaincre d'acheter d'un coup un grand nombre de tracteurs et de machines agricoles. Personne n'avait été formé à leur utilisation et on n'avait même pas prévu de hangars pour les abriter. Un développement de la culture attelée fut ensuite tenté, avec juste un peu moins d'insuccès. En 1982 fut institué le Propta, projet pour le développement de la traction animale. Le nombre d'attelages augmenta, tout en restant très faible. La presque totalité du million de cultivateurs continua donc à cultiver à la houe et à la machette. Les Allemands, au début du siècle, puis les Français, avaient déjà échoué à convaincre les paysans togolais de passer à la culture attelée.

    A la fin des années 1980, un projet de sucrerie intégrée a été lancé à Anié, dans le sud-ouest, avec l'aide des Chinois. 5.000 tonnes de sucre sont espérées. Jusqu'ici, faute d'assez de cannes, la production n'a atteint que 2.000 tonnes, ce qui représente déjà un quart de la faible consommation du Togo.

    Le Togo face à la mondialisation

    La rentabilisation de produits tels que le café, le cacao ou le coton ont fortement dépendu des cours de la bourse. Ainsi, des bas et des hauts se sont succédé, faute d'une sérieuse régulation des marchés impliquant une discipline de producteurs organisés. Le phosphate, quant à lui a subit d'importantes fluctuations à cause des campagnes écologistes.

    La conclusion qui s'impose, c'est que le Togo a absolument besoin de s'industrialiser, pour que son niveau de vie dépende moins de toutes les fluctuations, de toutes les spéculations, et du dollar. iI ne faut plus compter sur les exportations agricoles ou minières pour s'arracher à la pauvreté.

    C'est ainsi que lors du boom des phosphates, Eyadèma, très mal conseillé et accessible aux tentations, se lança dans l'industrie lourde: aciérie électrique, raffinerie de pétrole, cimenterie. L'aciérie et la raffinerie furent livrés clefs en main en 1978 et 1979, sans que des entreprises qualifiées y soient associées, sans étude sérieuse de marché ni des dépenses. La raffinerie devait traiter un million de tonnes, dix fois la consommation du Togo. En plus, ses caractéristiques ne correspondaient pas au pétrole du Nigeria, celui qui devait être acheté. L'aciérie, on l'a vu, fut sous-utilisée, la raffinerie ne fonctionna jamais.

    Au contraire, l'ensemble cimentier avait été étudié dans le cadre de la CEDEAO et son capital avait été constitué, à égalité, par la Côte-d'Ivoire, le Ghana et le Togo. Ce projet-là avait reçu la bénédiction d'experts étrangers et internationaux. Sur un important gisement de calcaire près de Tabligbo, à 45 km de la côte togolaise, la CIMAO (Ciments de l'Afrique de l'Ouest) construisit une usine de clinker. Cette usine qui avait démarré en 1980, dut fermer ses portes cinq ans plus tard, lorsqu'une sécheresse, affectant le barrage ghanéen d'Akosombo, la priva d'électricité. Cet accident était exceptionnel et le barrage construit sur le Mono, qui allait permettre une interconnexion, aurait évité à l'avenir de semblables coupures. Mais la CIMAO n'avait cessé d'être en difficulté, produisant un clinker plus cher que celui d'importation, surtout parce que, conçue trop grande, l'usine n'avait jamais tourné qu'à un tiers de ses capacités. De nouveau le surdimensionnement! Et la crise financière avait frappé les trois pays concernés juste au moment du démarrage du projet, entraînant une grave chute d'activité dans le bâtiment. De plus, les installations étaient faites pour une seule variété de ciment, ce qui empêchait de pallier les aléas du marché. Cet échec est d'autant plus désolant que le gisement de calcaire était important, qu'une ligne spéciale de chemin de fer avait été construite sur 45 kms pour apporter le clinker au port et que cette réalisation entrait donc dans le cadre si souhaitable de la coopération ouest-africaine.

    Un autre projet d'industrie lourde reste en suspens, celui d'une usine chimique d'acide phosphorique et d'engrais phosphaté Jusqu'ici le Togo n'a pas trouvé de partenaire. Et c'est sans doute trop tard: un ensemble chimique de ce genre a en effet été inauguré en 1984 au Sénégal. Quitte à s'aventurer seul au moment du boom des phosphates, le Togo aurait mieux fait de choisir une usine chimique, construite sur son phosphate, qu'une aciérie et une raffinerie alors qu'il ne disposait ni de minerai de fer ni de pétrole.

    La pêche

    Grâce à sa bordure atlantique, le Togo devrait au moins équilibrer sa balance pêche. Ce n'est pas le cas: au lieu d'exporter des quantités appréciables de poisson vers le Burkina-Faso, il importe un tiers de sa consommation. Celle-ci est assez forte, notamment sous forme de poissons séchés, faciles à transporter. La consommation est évaluée à environ un kilo par mois et par personne.

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